Les idées d’Odette Laguerre

Education et pédagogie

« C'est toujours pour l'éducation des masses et pour celle des jeunes que j'ai parlé, dans un esprit qu'on qualifierait aujourd'hui de 'progressiste', pour la justice et la liberté, pour la 'libre pensée' indépendante mais respectueuse de la pensée d'autrui et donc tolérante, pour la fraternité humaine et pour la paix. »

Odette Laguerre considère qu’il faut tenir compte de la diversité des goûts des élèves, de leurs motivations. Elle veut enseigner à chacun-e à apprendre.

Odette Laguerre écrit entre 1888 et 1905 des programmes d’éducation pour les jeunes filles, les mères, les apprenties infirmières. Elle y adjoint des notions de droit usuel. Elle utilise ses articles dans le journal La Fronde pour demander la modernisation de l’éducation des filles.

« C’est ainsi que j’entrepris, par exemple, d’exposer les réformes et améliorations que réclamaient l’enseignement féminin et particulièrement l’état des Ecoles normales d’Institutrices, dont se plaignaient toutes les directrices entravées par des programmes arriérés, des usages ridicules, des préjugés d’un autre age et la crainte de toute innovation hardie… » « Cette campagne ne fut pas sans résultats pratiques pour la transformation des écoles normales primaires… » (journal)

« Nelly Roussel (lors de sa conférence à Lyon) a fait l’exposé du féminisme intégral qu’on pourrait définir comme le libre épanouissement de l’humanité affranchie. Elle a montré tout ce qu’il y a de défectueux dans l’éducation actuelle de la jeune fille, comme dans celle du jeune homme. »

Elle a aussi écrit enfin une comédie en un acte La Révolution au royaume des bonbons (texte auquel nous n’avons pas encore eu accès, comme d’ailleurs aux autres textes mentionnés dans ce paragraphe).

Le féminisme

brochure

Odette Laguerre réunit ses combats féministes dans la brochure « Qu’est ce que le féminisme ? » publiée en 1905.

Odette Laguerre réclame l’égalité des sexes dans tous les domaines : éducation, travail, morale, droits, droit de vote.

« Je fus invitée par Marguerite Durand, en 1902, à participer au meeting organisé par la Fronde contre la célébration du Code Civil dont on fêtait partout le Centenaire. En réalité, ce n’est pas contre le Code Civil lui-même que les féministes et leurs amis voulaient protester, mais contre l’inégalité sociale introduite et maintenue par Napoléon entre les sexes, et particulièrement contre les pouvoirs illimités du mari et le véritable esclavage de la femme mariée, qui n’avaient même pas la libre disposition de son salaire !…

Nous voulions aussi effacer de nos lois la flétrissure imposée aux filles-mères et aux enfants illégitimes, et introduire une loi plus juste autorisant la recherche de la paternité telle qu’elle existe aujourd’hui.

C’est sur ce sujet brûlant que je pris la parole aux Sociétés Savantes à Paris, devant une salle comble et enthousiaste qui ne me ménagea pas les applaudissements, malgré la faiblesse de ma voix qui fut toujours un obstacle à mes succès oratoires. »

Elle participe à d’autres conférences pour la réforme du Code civil, notamment en 1904.

Le pacifisme

La libre pensée

C’est un des autres combats de sa vie et celui auquel elle se consacre à partir de la fin des années 20.

Elle se bat notamment pour que les programmes scolaires valorisent moins les batailles et les conquêtes.

(Il nous manque des informations sur son discours à ce sujet).

Odette Laguerre est anti-cléricale. Elle ne se marie pas à l’église.

Elle considère que l’église catholique est devenue un obstacle au progrès social et qu’il faut lutter contre le cléricalisme.

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